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  • Photo du rédacteurTeam ESMOD

« Aux corps anonymes », un luxe anti-conformiste au masculin

Ce n’est pas la première fois que nous évoquons le travail de Françoise André Goursol. Notre première rencontre avec sa collection au Musée de la Piscine à Roubaix fut un véritable coup de cœur. Un coup de cœur durable car aujourd’hui Françoise a choisi de focaliser son énergie au développement hautement créatif de sa collection « Aux corps anonymes ».



« Tessen » collection de l’été 2015, évoque un éventail de guerre japonais utilisé pendant la période Edo. 3 collections déjà que la marque trouve chaque saison une énergie nouvelle dans la rencontre avec ses clients et à travers la création de pièces uniques et de série limitée de « casual couture ». Le vestiaire mixe avec audace, draperie masculine, matières plus fantaisies et luxueuses, et une pointe « vintage de luxe ». On trouve des créations sur mesure et des permanents en mini séries reconduites, le client pouvant ainsi retrouver ses modèles fétiches quelque soit la saison. Ce mélange de proposition, assorti du soin du détail et du savoir faire, rend le propos de la marque actuel, poétique et décalé.



La marque privilégie la relation One to One avec le client et choisit volontairement de grandir en maîtrisant son positionnement luxe, et en se concentrant sur un service très personnalisé. Le vestiaire présenté sur le site est actualisé régulièrement et met en image les pièces d’exception et les permanents. Pour le sur mesure, les pièces sont adaptées aux mesures du client lors de rendez vous individuels « j’aime particulièrement ces échanges avec le client, ils sont séduits par ces discussions préalables qui leur permettent de donner vie à leurs envies jamais exprimées en matière de vêtement » Les finitions sont faites à la main dans l’atelier de Françoise, façon tailleur pour les pièces à manches, en l’occurrence plastron et entoilage intérieurs réalisés et fixés à la main.




« Nous passons du temps à choisir le tissus, cette sélection est le support à un échange. Les clients se sentent co-créateurs, mais ils sont aussi sensibles aux méthodes traditionnelles de fabrication : l’entoilage, les finitions et le soin apporté aux détails font la différence, demi-lune sur les passepoils, surpiqûres sur le col, piqûres intérieures, boutonnières finies main et enfin pour chaque pièce. La prise de mesure dure en moyenne entre une heure et demie et deux heures pour un premier costume, elle est plus courte pour les commandes suivantes.



Par son « business model » propre, « Aux corps anonymes » développe une activité responsable et à taille humaine. La durée de vie des produits est induite par la qualité de la fabrication. Les matériaux utilisés ou non, sont conservés avec soins pour une seconde vie future. La recherche et la récupération de tissus de qualité est un moteur responsable de la marque. « Je tiens beaucoup à cette maitrise, c’est un projet très « slow fashion » qui a le mérite de séduire et fidéliser mes clients tout en restant excitant, autant d’un point de vue créatif, qu’intellectuel et humain ». La marque se développe très naturellement par un relationnel passionnant avec mes clients, sans en forcer le rythme et avec des bases de durables et solides. Tous les rêves y sont rendus possibles par la personnalisation des pièces « Bien sûr nous pouvons aussi créer le tissu, le broder, le perler….. Le prix sera en conséquence et s’éloignera du prix de base entre 650 et 1300 €, mais tout est possible pour créer une pièce unique exclusive, une histoire intime autour d’une communauté de style et de style de vie».



Rappel de son parcours…C’était en 2008, avec une première exposition avec Xavier Alphand, photographie et mode et une vision créative et onirique du Japon au masculin : FUKUSA. Ses deux premières collections exposées et acquises par un des plus beaux musées d’Arts et d’Industrie de France, ouvrait la voie d’une réflexion trans-disciplinaire et sensible autour de l’homme et de l’art et de la mode. Présidente de son association Mode et Arts du futur, elle animait alors un collectif travaillant sur le costume, les savoir faire textiles et les médias à travers des performances, des expositions… L’association avait réalisé deux projets principaux ; d’une part, l’exposition aux Marins Célestes, exposée à Calais à La cité internationale de la mode de Calais, puis à Amsterdam en 2011.D’autre part l’exposition Murmures, pour les Journées du Patrimoine 2010 à Roubaix et exposées à la Manufacture des Flandres en 2010 puis à Tissu Premier en 2012.



A cette époque, j’avais découvert le parcours atypique de la créatrice, et Françoise incarnait pour moi tout ce que le Nord avait de dynamique et ouvert dans la façon d’aborder le futur du textile/fashion. J’avais alors était bluffé par les multiples vies de la créatrice, également responsable de la collection lingerie au 3 Suisses, une carrière qui se poursuit d’ailleurs aujourd’hui chez le célèbre site marchand autour de l’image. Après des études au FIT à New York, puis une longue expérience dans le monde l’habillement dans le marketing et le commerce international, a repris le chemin des écoliers à ESMOD Roubaix pour se spécialiser dans le vestiaire masculin. « C’était une étudiante hors norme et très mature, nous confie Philippe Zmirou, le directeur de l’école d’ESMOD et ISEM à Roubaix …une étudiante stimulante pour nous tous dés le départ, étudiants comme professeurs…d’ailleurs Françoise nous fait toujours partager ses expériences multiples et multi sectorielles de la grande distribution à la création pure, mais surtout son enthousiasme contagieux par des interventions régulières à l’école» A propos de ses multiples activités Françoise nous confie en conclusion. « Je me concentre sur ce projet de collection, mais je crois qu’avoir plusieurs vies équilibre et ma vision de la mode, chaque expérience nourrit l’ensemble de mon travail, ouvre de nouveaux points de vue »

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