Nombreux sont les consommateurs qui s’intéressent à l’éthique. La vogue des aliments bio le prouve. Dans la mode cependant, les collections certifiées « sustainable » peinent encore à séduire. Les chiffres attestent que les maisons de mode ayant fait ce pari réussissent encore trop rarement à convaincre : il reste bien difficile encore aujourd’hui de conjuguer le durable et le glamour. Un tout nouveau label parisien a cependant réussi cet exploit. Le public adore ses produits et ses valeurs. Ce label se nomme Marli, il a été fondé il y a deux ans à peine et déjà les plus grands noms de la presse – Le Figaro, Le Point, Marie-Claire – se passionnent pour cette belle entreprise à dimension humaine.
Marli propose des cabas fabriqués en France. Des pièces uniques conçues à partir de tissus d’ameublement chinés dans les brocantes ou les vide-greniers. Les cabas sont à la fois élégants et pratiques ; les prix sont raisonnables : 85 euros pour le petit modèle ou 115 euros pour le grand. Surtout, l’ensemble est le fruit d’un engagement véritable : les pièces sont réalisées par des personnes en situation de handicap. Cette cohérence a rencontré un vif succès : en moins d’un an, 30 000 sacs griffés Marli ont déjà trouvé preneurs.
La réussite de Marli est avant tout celle de la fondatrice, Amelie Pretre, qui résume ainsi cette aventure : « ce que je fais, je le fais avec mes tripes ». Née en 1989 au cœur du maquis et du chant des cigales, Amelie a eu la vocation très jeune : « j’amasse depuis mon plus jeune âge comme une fourmi, un arc-en-ciel de bouts de draps, morceaux de coton, bande de soie et fragments de lin ». Cette passion pour le tissu conduit naturellement la jeune Corse à Paris. « Après un passage à Penninghen, je fais mes armes à ESMOD pendant 4 ans, où je découvre les arcanes de la mode. Les rencontres faites éveillent ma curiosité et forgent en moi une volonté tenace de créer ma propre marque ».
Amélie apprend à Esmod l’art de construire une collection cohérente et acquiert la science délicate qu’exige la construction d’une marque. Ces acquis précieux l’encouragent, une fois son diplôme en main, à développer son propre univers en prenant garde primo :à ne pas bruler les étapes et deuxio : en faisant attention à ne négliger aucun détail, que ce soit dans la recherche de capitaux, de matière première, dans l’établissement d’un canal de distribution adapté. Amélie a procédé ainsi : « j’ai d’abord racheté l’intégralité des rouleaux de tissu d’ameublement des Tissages de Gravigny, une usine normande qui a fermé ses portes en 2014. Je me suis rendue sur place et ça a été le coup de cœur pour ces somptueux jacquards qui n’allaient pas rencontrer leurs meubles, c’était impensable de rentrer sans. Je suis repartie le coffre plein ! En parallèle, j’ai levé des fonds via la plateforme de financement participatif Kickstarter en avril 2016 ».
En quelques jours, la créatrice récolte près de 20 000 euros. La somme suffit à concevoir un site de vente alléchant et à mettre en route une production mesurée mais efficace. D’autant plus efficace qu’Amelie, soucieuse d’adopter une démarche 100% éco-responsable choisit de faire fabriquer ses cabas par des personnes en situation de handicap dans le monde du travail. Elle collaborera pour cela avec un ESAT (établissement de services et d’aide par le travail) en région parisienne pour l’intégralité de la confection, l’assemblage des produits et la gestion des stocks. Chaque détail compte : les chaines des cabas répondront eux aussi à une démarche environnementale puisqu’ils seront en laiton brut: « Le traitement du laiton implique une immersion dans de grandes bassines d’acides. Cet acide est ensuite rejeté dans la nature. Aussi, j’ai décidé de n’appliquer aucun traitement ». Une option judicieuse car le laiton est un matériau noble qui ne s’abîme pas au fil du temps et qui ne s’oxyde pas. En somme, tous les voyants sont au vert, l’aventure Marli peut débuter.
Marli, c’est le nom d’un tissu en vogue au 18eme siècle, un nom féminin, chaleureux et délicat, comme les créations d’Amelie. On comprend aisément l’engouement du public pour ces cabas qui ont une âme et qui de plus, sont véritablement uniques et accessibles à tous. « L’idée n’était pas de créer une énième marque de sacs. J’avais à cœur d’associer un savoir-faire artisanal à une démarche sociale et responsable. Les clientes viennent parce qu’elles aiment nos cabas, mais aussi parce qu’elles aiment le projet et qu’elles se retrouvent dans nos valeurs. » Prochaine étape, une boutique « dans un an ou deux », mais aussi la petite maroquinerie. Une construction pas à pas car Amelie n’a pas oublié les enseignements de l’école Esmod qui lui a inculquée de prendre en considération toutes les données d’une configuration nouvelle avant de les appliquer. Un grand groupe de luxe française a d’ores et déjà choisi de montrer sa considération pour la démarche d’Amelie en lui confiant ses chutes de cuir. Un cercle vertueux rendu possible grâce au sérieux, à l’optimisme et à la ténacité d’une marque engagée.
Une mode autrement, tout simplement, à découvrir d’urgence sur http://marli.fr/fr/12-eshop
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