Francesca Mohana Calignano parle avec une égale aisance l’anglais, le français, l’espagnol et bien sur l’italien, sa langue natale. Ce multilinguisme est en conformité avec son tempérament sociable, avec sa soif d’apprendre. Des aptitudes naturellement galvanisées durant des années d’études au sein de l’école Esmod Paris. L’école, par tradition et vocation, accueille en effet des élèves de toutes nationalités et se fait un devoir de favoriser les interactions naturelles entre toutes les cultures dans un environnement stimulant. L’étudiante aurait certes pu choisir d’exercer son naturel jovial en voyageant, mais après mures réflexions, elle choisit de s’installer à Paris, tout simplement- explique-t-elle avec un délicieux accent qui fait chanter les voyelles – parce que « pour la mode, Paris, c’est la base ».
Durant sa jeune carrière, Francesca s’est rendu compte, car on lui en a fait la remarque, qu’elle apprenait vite. Elle se réjouit de cette qualité décisive, appréciée des employeurs, qu’elle a fortifiée grâce à un enseignement permettant d’appréhender une large diversité de problématiques avec méthode, détermination et créativité. La designer a ainsi pu faire ses preuves et mettre à profit ses acquis dans des contextes variés : junior Art Director chez TIGI International, Fashion advisor au sein du groupe Net-a-Porter, Visual Merchandiser chez Urban Outfitters ou encore chez Rick Owens, son employeur actuel : depuis plus de 18 mois, elle officie au showroom parisien du créateur américain.
Francesca sait incontestablement travailler en équipe. Une compétence, là encore, largement exaltée par les exercices mis en place durant sa scolarité. Ces exercices qui nécessitent de travailler en doublon expliquent également l’agilité avec laquelle l’ancienne étudiante s’attelle aux « thèmes imposées » : c’est ainsi que Francesca se fit remarquer au salon Paris Bridal Fair par la remarquable exécution de sa robe de mariée. Sa création proposait une vision moderne de la mode et du mariage en mixant les effets de matières avec subtilité (taffetas et ottoman de soie), en conjuguant minimalisme et broderies indiennes.
Si Francesca aime les travaux de groupe, elle ne néglige pas pour autant les créations individuelles. L’ancienne étudiante profite de ses rares heures de congés pour élaborer des collections pour sa propre griffe. Baptisée Nina Echo, la marque de Francesca propose des silhouettes qui associent les courbes du vestiaire japonais avec le caractère grunge des années 90. On y sent ça et là l’essence de références fortes puisées dans le répertoire du cinéma underground et traduites en matière technique. La marque a d’ores et déjà fait une forte impression auprès des participants de la première édition de l’Open Mode : un événement organisé dans le cadre du festival Freestyle à la Villette, et qui se propose de mettre en lumière le textile du futur. Pour le magazine Le Bonbon, l’univers de la marque Nina Echo « pourrait bien défrayer la chronique dans les années à venir ». Ces louanges ne font pas perdre la tête à la jeune designer qui souhaite ne pas ménager ses efforts à l’avenir : « le travail et la volonté, j’en suis persuadée, nous mènent loin ». Autant de pistes explorées, qui patiemment et surement, participent à une solide construction de carrière mais aussi, insiste la jeune designer, contribuent à un but commun : la construction de soi.
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