Paloma Casile est très attachée au savoir faire français, la marque réalise ses collections en respectant les techniques de la corsetterie traditionnelle. Les patronages et les gradations de tailles sont réalisés à la main dans l’atelier à Paris, de cette façon Paloma Casile propose des collections uniques qui mettent en valeur le corps de la femme mais aussi des collections qui parlent de mode. Des créations qui réfléchissent simultanément à l’originalité, la qualité et le bien-aller. Les matières sont sélectionnées chez les fournisseurs français ou européens reconnus pour leur savoir faire et leur technique. Dentelle de Calais, soie de Lyon, satin et microfibre Italien, autant de matières d’exception pour un toucher et un confort optimal. La fabrication est assurée dans le nord de la France par l’usine Macosa, spécialiste de la lingerie corsetterie depuis 1973.
- Quand avez-vous été diplômée Esmod? avez-vous fait toute votre scolarité à Esmod Paris?
J’ai été diplômée d’Esmod Paris en 2011, j’ai d’abord fait deux ans à Lyon puis je me suis spécialisée en lingerie pendant ma troisième année à Paris. Je suis aiguille d’Or d’Esmod Paris et major de promotion de la spécialisation lingerie.
- Vos souvenirs de stage?
Chez Chantal Thomass, je suis arrivée au moment où la marque rejoignait le groupe Chantelle. J’étais au cœur de l’atelier créatif, c’était très riche et j’ai eu des missions variées. J’aime le regard impertinent que Chantal Thomass a sur la lingerie, c’est d’ailleurs elle qui en a fait un accessoire de mode.
Chez Cadolle, il y a une dimension intimiste, vous entrez dans une entreprise familiale, avec une richesse et une histoire, c’est de l’artisanat d’art. Pendant le stage j’étais installée à côté des archives, j’avais l’histoire de la lingerie à portée de main.
- Votre prix à Dinard, un tremplin pour la suite?
J’ai remporté le prix à Dinard en avril 2012, et en novembre de la même année, je lançais ma marque alors je dirai que oui, ce concours a été un tremplin. Les partenaires du concours m’ont beaucoup apportée;
Noyon m’a offert les dentelles de Calais, la marque Allande m’a aidée à industrialiser les prototypes de la première collection et les a fabriqués, Eurovet m’a offert un stand au Salon International de la Lingerie… On m’a donné les cartes pour me lancer!
- Quand et pourquoi avez-vous décidé de monter votre marque?
J’ai créé ma marque à la suite du concours des jeunes créateurs de mode de Dinard. En réalité tout est allé très vite, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais et j’ai foncé !
- Trouver une usine en France c’était important? le sourcing France et le made in France est-il important pour vos clients? Qu’elle est l’image de la lingerie française aujourd’hui? où exportez vous vos collections?
J’ai toujours trouvé qu’il était important de préserver le savoir-faire français c’est pourquoi je me suis tout de suite tournée vers des matières comme la dentelle de Calais ou la soie de Lyon puis la suite logique a été de trouver une usine en France. La lingerie française fait rêver, par exemple beaucoup d’américaines viennent acheter leur lingerie spécialement à Paris. J’exporte mes collections en Europe mais aussi aux Etats Unis, en Chine, en Russie et au Japon.
- Qui sont vos clientes, parisienne, international ? Important pour vous l’échange avec elles pour faire évoluer votre marque, créer?
À Paris notre boutique se situe dans le quartier Montorgueuil qui est le quartier des showrooms, nous avons donc une clientèle pointue à la recherche de pièces uniques et originales. Les créatifs aiment les créatifs ! Nous avons souvent des femmes provenant de milieux artistiques, des mannequins, chanteuses, des passionnées de lingerie sensibles au made in France et aux belles matières.
Mon atelier se situe en dessous de notre boutique, je suis donc souvent en contact avec ma clientèle, la relation avec elle est très importante. On a depuis trop longtemps fait perdre confiance aux femmes face à leur corps et il me semble important de leur dire qu’elles sont belles !
- Axe de création, inspiration? Vos lignes ont des prénoms masculins, pourquoi?
Mon inspiration passe par le choix des matières. Une dentelle avec ses contraintes induit une forme et chaque matière qui l’accompagne à en fait sa propre place sur un ensemble. J’aime aussi passionnément les codes du rock’n’roll, on retrouve donc les jeux de bretelles, des effets de transparences, une sensualité qui se joue d’elle même…
Je choisis des prénoms masculins pour le fun, je trouve géniale d’avoir un soutien gorge Roger dans son armoire. Suite à cela j’ai eu l’idée d’inscrire, comme clin d’œil, « je vous trouve belle » sur les étiquettes. Par ce qu’en plus Roger vous trouve belle !
- Vos projets d’avenir et de développement ?
Je travaille depuis longtemps sur un e-shop qui va ouvrir très prochainement. Nous présenterons également notre toute nouvelle collection hiver 2017 dans Uncover, la toute nouvelle partie du Salon International de la Lingerie. Et un projet plutôt original avec Airbnb se profile début novembre…
- Dessinez-vous toujours pour Allande, important de garder d’autres contrats pour pouvoir développer votre marque ?
Ma collaboration pour Allande était liée au concours de Dinard, mais je suis encore en contact avec Catherine Lefebvre. Travailler avec elle a été formateur pour moi et j’aimerai beaucoup renouveler l’expérience ! En parallèle j’ai eu la joie d’illustrer le premier livre de Kathryn Kemp-Griffin sur « Paris Undressed : The secret of French lingerie »
- Vos souvenirs d’Esmod ?
La formation a été intense, je garde de très bon souvenir de mon passage à Lyon. La troisième année l’ambiance est toujours plus intense, c’est finalement très court d’apprendre la lingerie en 1 an. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs qui m’ont toujours bien accompagné, mon professeur de modélisme en particulier m’a beaucoup soutenu et aidé mais surtout elle a cru en moi et c’est en quelque sorte grâce à elle que je me suis lancée. Je lui dois beaucoup ainsi qu’à toute l’équipe.
www.palomacasile.com
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