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  • Photo du rédacteurPatrick Cabasset

EMMA WALLART, DIRECTRICE DE COLLECTION ENGAGÉE

Dernière mise à jour : 7 mai 2020

Souriante et pleine d’énergie, Emma Wallart est directrice de collection au sein de la marque de bijoux Hipanema.

Emma Wallart, directrice de collection chez Hipanema

Même en pleine période de confinement, elle n’arrête pas. Encore plus active qu’à l’accoutumée, elle s’est mise au télétravail et a transformé son appartement en espace professionnel, avec plateforme de réception de colis dans l’entrée. L’entrepôt de la marque étant lui aussi confiné… Sa déco intérieure attendra !

Chez Hipanema, cette jeune franco-britannique gère le développement des produits et la production, mais aussi les négociations avec les fabricants et les relations avec les usines.

Fondée en 2012 par Jenny Collinet et Delphine Crech’riou, la marque est née de la rencontre fortuite de ces deux voyageuses, devenues amies, sur une plage brésilienne. Leur succès est dû à l’invention d’une manchette aimantée permettant de mettre et d’enlever facilement les collections de célèbres bracelets brésiliens dont elles raffolaient. Fondée à deux dès le retour des deux amies à Paris, puis fonctionnant à 5 grâce à l’aide de quelques membres de leurs familles respectives durant 2 ans, la marque emploie désormais 50 personnes environ. Véritables succès, les collections de bracelets Hipanema se sont étoffées et se déclinent désormais en bagues, colliers, boucles d’oreilles et même en prêt-à-porter estival sous la marque Wild by Amenapih. Distribués dans deux boutiques parisiennes en propre, les bijoux Hipanema sont vendus dans plus d’une centaine de magasins multi-marques en France et en outre-mer, ainsi que sur son site en ligne. Le style ethnique de la marque, l’usage de matériaux d’aspect naturel ainsi que sa palette de coloris vifs, invite ici l’été en toutes saisons.


Les bijoux Hipanema invitent aux voyages

Avant de travailler pour cette marque essentiellement d’accessoires, le parcours d’Emma Wallart avait déjà largement flirté avec l’univers des bijoux. Son stage de fin d’études à Esmod, s’effectue par exemple chez la créatrice Lolita Lempicka : « J’étais déjà très manuelle, précise Emma, c’est donc tout naturellement qu’on m’a confié les sacs de la collection du défilé afin d’y broder des perles ». Mais le stage accompli, elle revient très vite vers l’école et sa propre collection afin d’obtenir son diplôme de fin d’études de styliste-modéliste. Elle fera ses débuts professionnels dès la rentrée suivante chez Les Néréides, son premier employeur. Une maison de bijoux de haute-fantaisie qui l’engage au service de sa ligne bis, N2 by Les Néréides. Durant un an elle y apprend toutes les règles du métier. Mais elle y reste six années de plus en free lance. Parallèlement, elle entre au service de relooking du grand magasin Le Printemps. Une autre façon d’utiliser ses compétences de styliste au service d’une clientèle curieuse et exigeante. Plus tard Emma est engagée chez Satellite, une autre marque d’accessoires résolument tournée vers des inspirations ethniques. Elle y devient styliste sénior au service de la direction artistique mais avec une grande liberté d’expression. Ici les prototypes sont réalisés dans l’atelier de la marque à la main, puis numérisés afin de les transmettre aux ateliers de fabrication. Elle y reste cinq ans avant d’intégrer Hipanema il y a trois ans et demi.


Manchette d'inspiration ethnique Hipanema

Planet Esmod : Pourquoi avoir choisi cette carrière au service des bijoux ?

Emma Wallart : D’abord ça a été le hasard. Mais ma capacité d’adaptation, plus la réussite que j’y rencontrais ont sans doute encouragés mon amour de cet univers et de ses métiers.

P. E. : Qu’est-ce qui vous séduit particulièrement dans ce domaine ?

E. W. : J’aime la diversité et la multiplication des possibles. Les bijoux se sont des collections étendues, comme des familles avec pleins de ramifications. J’aime dessiner des parures par exemple. Personne ne porte ces ensembles coordonnés parfaits, mais moi j’aime savoir que ces déclinaisons sont possibles. Et puis je suis aussi très technicienne. Résoudre des équations techniques complexes me passionne. Enfin j’aime la liberté offerte par le bijou. Ici tout est possible et les déclinaisons esthétiques sont infinies. C’est plus léger que le prêt-à-porter. De plus, tous les changements sont immédiats et souvent faciles à faire. Cette liberté créative que procure les bijoux, comme tous les accessoires en général, est aussi ressentie par les clientes d’ailleurs.

P. E. : Cela demande une bonne capacité d’adaptation quand même ?

E. W. : Oui, mais cette forme de mouvement permanent m’aide a performer. Et puis je m’appuie beaucoup sur la culture aussi. J’aime voyager, voir des expositions, aller dans les archives, mais aussi en salle des ventes, je suis curieuses et un peu archéologue dans mes recherches. Et surtout ça me comble intellectuellement.


Emma Wallart dans le jardin Majorelle à Marrakech

P. E. : Pourquoi avoir choisi Esmod pour vos études ?

E. W. : Au départ c’était juste un feeling. J’ai rencontré le personnel de l’école sur un salon et le courant est passé immédiatement. Je suis très pragmatique et eux l’étaient également. Entre plusieurs écoles le choix était donc facile. J’y suis resté trois ans à partir de 1996.

P. E. : Ces trois années d’études ont-elles répondues à votre demande ?

E. W. : Absolument. Ce pragmatisme permet de former des profils très divers dans un univers assez spécifique. Chez Esmod les étudiants doivent s’adapter au terrain de la mode, à la pratique de métiers précis, mais aussi à devenir autonome, à aller à l’essentiel. Je n’ai aucun regret de ce choix, même si je ne suis pas vraiment styliste ni modéliste aujourd’hui. A l’origine, je ne savais pas en quoi consistait le métier de directrice de collection, mais ça me convient parfaitement. Cette pratique m’a apporté d’autres compétences techniques. Ce n’est pas le même univers que le vêtement mais les grands principes restent les mêmes. J’apprécie également qu’il n’y ait pas de barrière entre ce que je fais et le service commercial. Nous sommes tous sur le même bateau. Une collection doit se vendre pour exister. Et puis aujourd’hui je participe également à l’élaboration des vêtements de la collection Wild d’Hipanema, au niveau des finitions surtout.


PLUS C’EST DIFFICILE, PLUS LA RÉCOMPENSE EST BELLE !


P. E. : Quels sont les points forts d’Esmod selon vous ?

E. W. : Je dirais d’abord, la personnalité des professeurs. Leur capacité à repérer les qualités des uns et des autres et à les privilégier. Le suivi des étudiants après l’école me semble également un atout de premier ordre. Si ça m’a servi directement après le diplôme, ça me sert toujours aujourd’hui afin de recruter des stagiaires. Les élèves d’Esmod ont toujours une bonne réputation, ils sont le plus souvent travailleurs et autonomes.

P. E. : Quelques conseils pour les actuels étudiants d’Esmod ?

E. W. : Ayez une vision de ce que vous voulez faire. Et battez-vous pour y parvenir ! Mais la vie c’est aussi se laisser surprendre. Et savoir changer d’avis parfois. D’une façon générale il ne faut pas lutter contre le travail. Il faut y aller et s’organiser. C’est dur parfois mais il ne faut pas se décourager. Toujours se souvenir que plus c’est difficile, plus la récompense est belle !

Il leur faut aussi ne jamais considérer qu’ils ont fini. Les métiers de la mode sont très prenants, ça ne s’arrête jamais. J’ai parfois l’impression de travailler en permanence, mais j’aime ça. Même en vacances, en voyage, je travaille. Et c’est une joie de revivre mes voyages pour y puiser des éléments pour la collection. Je trouve qu’il y a du beau partout.


 

EMMA WALLART, MANAGER OF A RESPONSIBLE COLLECTION


Smiling and full of energy, Emma Wallart is a collection manager for the jewelry brand Hipanema.



Emma Wallart, collection director at Hipanema


Even in the middle of lockdown, she won't stop. More active than usual, she has taken up remote working and transformed her apartment into a professional environment, with a parcel receiving platform in the entrance hall. Since the brand's warehouse is also closed... Her interior decoration will have to wait!


At Hipanema, this young Franco-British woman manages product development and production, as well as negotiations with manufacturers and relations with factories.

Founded in 2012 by Jenny Collinet and Delphine Crech'riou, the brand was born from a fortuitous meeting of these two travelers, who became friends, on a Brazilian beach. Their success is due to the invention of a magnetic cuff that makes it easy to put on and take off the collections of famous Brazilian bracelets they loved. Founded together as soon as the two friends returned to Paris, then operating as a team of 5 thanks to the help of a few members of their respective families for 2 years, the brand now employs around 50 people. A real success, the Hipanema bracelet collections have grown and are now available in rings, necklaces, earrings and even summer ready-to-wear under the Wild by Amenapih brand. Distributed in two Parisian directly-operated boutiques, Hipanema jewelry is sold in more than a hundred multi-brand stores in France and overseas, as well as on its online site. The brand's ethnic style, the use of natural-looking materials and its palette of bright colors invite summer in all seasons.


Before working for this accessory brand, Emma Wallart's career path had already included a great deal of contact with the world of jewelry. Her final year internship at Esmod, for example, was with the designer Lolita Lempicka: "I was already very hands-on," says Emma, "so it was quite natural that I was given the bags from the fashion show collection to embroider beads on". But once the internship was completed, she quickly returned to school and her own collection to obtain her diploma as a fashion designer. She made her professional debut the following autumn at Les Néréides, her first employer. A high-fashion jewelry house that hired her to work for its second line, N2 by Les Néréides. For a year she learns all the rules of the trade. But she stays there for six more years as a freelancer. At the same time, she joined the makeover department of the department store Le Printemps. Another way of using her skills as a designer to serve a curious and demanding clientele. Later Emma was hired at Satellite, other accessories brand resolutely turned towards ethnic inspirations. There she became a senior designer at the service of the artistic direction but with a great freedom of expression. Here the prototypes are made in the brand's workshop by hand, then digitized in order to transmit them to the manufacturing workshops. She stayed there for five years before joining Hipanema three and a half years ago.


Planet Esmod : Why did you choose this career in the jewelry business?


Emma Wallart : At first it was just a coincidence. But my ability to adapt, as well as my further success, undoubtedly encouraged my love of this universe and its professions.


P. E. : What do you find particularly appealing in this area?


E. W. : I like the diversity and the multiplication of possibilities. The jewelry collections are extensive, like families with many branches. I like to draw ornaments, for example. Nobody wears these perfect coordinated sets, but I like to know that these variations are possible. And I'm also very technical. Solving complex technical equations fascinates me. Finally, I love the freedom offered by jewelry. Here everything is possible and the aesthetic variations are infinite. It's lighter than ready-to-wear. Moreover, all changes are immediate and often easy to make. This creative freedom provided by jewelry, like all accessories in general, is also felt by customers from elsewhere.


P. E. : Does it require a good ability to adapt, nevertheless?


E. W. : Yes, but this kind of constant movement helps me to keep up my performance. And I rely a lot on culture too. I like to travel, see exhibitions, visit archives, but also auctions, I'm curious and a bit of an archaeologist in my research. Above all, it fills me up intellectually.


Emma Wallart in the Majorelle garden in Marrakech


P. E. : Why did you choose Esmod for your education ?


E. W. : At first it was just a feeling. I met the school staff at a trade fair and the feeling was immediate. I am very pragmatic and they were too. So, it was an easy choice between several schools. I stayed there for three years from 1996.


P. E. : Did these three years of study meet your expectations?


E. W. : Absolutely. This pragmatism makes it possible to shape very diverse profiles in a fairly specific universe. At Esmod, students have to adapt to the world of fashion, to the practice of specific professions, but also to become independent, to get to the heart of the matter. I have no regrets about this choice, even if I am not really a fashion designer or pattern maker today. Originally, I didn't know what the job of collection manager was, but it suits me perfectly. This practice has brought me other technical skills. It's not the same universe as clothing, but the main principles remain the same. I also appreciate that there is no barrier between what I do and the sales department. We are all in the same boat. A collection has to sell itself to exist. And today I am also involved in the development of Ipanema’s Wild collection, especially in the finishing touches.


THE HARDER IT IS, THE BETTER IS YOUR REWARD!


P. E. : What are the strong points of Esmod in your opinion?


E. W. : I would say first, the personality of the professors. Their ability to identify the qualities of each and every one of their students and to emphasize them. The follow-up of students after school also seems to me to be a first-rate asset. It was useful to me directly after graduation, and it still serves me today to recruit interns. Esmod's students always have a good reputation, they are usually hard-working and self-sufficient.


P. E. : Could you give a few tips for current Esmod students?


E. W. : Have a vision of what you want to do. And fight to get there! But life is also about being surprised. And knowing how to change your mind sometimes. Generally speaking, you shouldn't fight against work. You have to go out there and get organized. It's hard sometimes, but you mustn't get discouraged. Always remember that the harder it is, the better the reward!


They must also never think of themselves as finished. The fashion business is very demanding, it never stops. Sometimes I feel like I'm working all the time, but I like it. Even when I'm on holiday or travelling, I work. And it's a joy to relive my travels to draw elements for the collection. I find beauty everywhere.

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