Les études de mode mènent à tout. Souvent au-delà de la cible qu’on s’était fixé. Un constat heureux pour Mallory Marcourel devenu PR Manager – Attaché de presse Gucci France chez Gucci. D’ailleurs, il ne dit pas toujours qu’il a d’abord suivi des études de stylisme et modélisme au sein d’Esmod Paris. Pétillant, dingue de mode et de musique, toujours disponible et donc jamais au repos, il est l’un des piliers de la maison Gucci au service de laquelle il officie depuis 11 ans. Relais indispensable des journalistes qui courtisent la maison, il l’est autant auprès des célébrités qui viennent s’y habiller. Doté d’une connaissance du corps et de la mode au-dessus de la moyenne, il voit immédiatement ce qui va faire rayonner ces filles et ces garçons en vue, que les magazines s’arrachent.
Originaire de Nîmes, c’est cependant sans enthousiasme qu’il quitte son sud natal en 1996, sa famille et ses amis, pour aller poursuivre ses études à Paris. Après un lycée professionnel local où il obtient un baccalauréat de styliste-modéliste, l’école Esmod semble en effet la mieux adaptée à ses ambitions : « Avec mon bac pro en poche, il était logique de continuer sur cette voie. Je ne savais vraiment pas ce que je voulais faire, mais la mode me faisait rêver. J’étais en permanence le nez dans les magazines dans le salon de coiffure de ma mère. Il y avait dans les séries mode de l’époque une féérie et un luxe qui me fascinaient. J’ai d’ailleurs conservé religieusement ces collections de magazines jusqu’à aujourd’hui chez mes parents ».
Ce sera donc Paris et son agitation qui vont le conquérir. Comme beaucoup de provinciaux, il va avant tout s’y dégourdir et rencontrer des foules de gens nouveaux venus de tous horizons. « Dans l’école j’ai pu rencontrer des étudiants du monde entier, poursuit Mallory. Mes camarades de classe étaient suédoises, asiatiques, marocaines, libanaises, russes parfois. Pour un nîmois jamais sorti de son sud c’était quelque chose. J’ai fait également de belles rencontres au-dehors, grâce à l’école. Par exemple, comme j’étais fasciné par les mannequins, je prenais toutes les propositions de jobs d’habilleur pour les défilés ».
Côté professeurs c’est aussi la découverte de profiles souvent indépendants et passionnés. Peu enclin au Moulage, Mallory va finir par adorer cet art difficile par la grâce d'une professeure d’origine anglaise, drôle, patiente et entêtée.
« Mais il y avait aussi beaucoup de nuits blanches pour finir les modèles à rendre en cours, continue-t-il. Avec le double cursus de stylisme et modélisme, le programme d’Esmod est chargé et les demandes de travaux en dehors des cours l’est tout autant. Mais au final c’est bienvenu. De fait, je crois qu’Esmod t’amène entre autres choses à explorer tes limites. Personnellement je m’y suis découvert. Esmod m’a ouvert les yeux sur la mode et ses innombrables métiers ».
Ayant déjà effectué un stage dans les ateliers de Christian Lacroix, il privilégie l’univers du luxe pour ses stages d’après diplôme. C’est chez Sonia Rykiel qu’il débute, mais faute de place vacante au sein du studio de la créatrice, c’est au bureau de presse qu’il commence, avec le directeur d’alors, Jérôme Pulis (désormais directeur de la communication internationale pour les parfums Christian Dior).
« Je ne savais pas quoi faire en sortant d’Esmod continue Mallory. Mais j’avais l’esprit ouvert. Je voulais juste aller vers la couture davantage que vers l’industrie. Ce stage de 3 mois réalisé par hasard a sans doute orienté le reste de ma carrière ».
Il envoie ensuite son CV et une lettre de motivation à une liste de maisons de mode qu’il affectionne. La première à répondre sera Laura Ungaro, première collaboratrice de son mari Emmanuel. Mallory restera 7 ans au service de cette maison de famille, puis auprès de quelques-uns des successeurs du couturier. « Les Ungaro m’ont vraiment pris sous leur aile. Je suis très attaché à cette famille. Je vois toujours Madame Ungaro d’ailleurs ».
Il entre ensuite chez Yves Saint Laurent en 2005. A l’époque c’est Stefano Pillati qui vient d’endosser le rôle de directeur artistique de la maison après le départ de Tom Ford. Mais après un an, c’est une autre grande maison du groupe Kering qui l’accueille : Gucci. Une marque au sein de laquelle il fait un parcours sans faute jusqu'à aujourd’hui, côté presse et célébrités.
« Ici, même loin des ateliers ou de la fabrication, ma formation me sert tous les jours. Je crois que j’ai un bon sens du vêtement, de la façon de le porter. Je vois ce qui va aller à qui et je sens bien ce que la presse va aimer. C’est important car chez Gucci chaque bureau de presse achète sa collection propre. Il ne faut pas se tromper. Hors, moi je sais ce qu’est un tissu, une coupe, une couture. Je vois les retouches nécessaires parfois pour que telle robe s’ajuste sur telle fille… ».
Si c’était à refaire, Mallory suivrait sans aucun doute le même parcours. Passionné de mode il avoue : « Bien sûr j’aurais adoré passer de l’autre côté du miroir, faire du stylisme pour des magazines par exemple. On m’a aussi parfois demandé de m’occuper de l’image de quelques artistes, mais j’aime travailler au sein d’une maison de mode. La voir vivre et évoluer. Cependant, il ne suffit pas d’aimer la mode et les fringues pour travailler dans ce secteur, ça serait trop facile. Il faut des connaissances techniques précises, de la discipline et de l’entrain. En fait, il faut que ce soit une vraie passion ! Je le vérifie souvent lorsque je suis confronté a certains assistants pas toujours très éveillés –ça arrive… Ce métier est très prenant. Il laisse peu de place à la vie de famille, aux loisirs ou même à la vie privée, donc sans passion ça ne peut pas marcher ».
MALLORY MARCOUREL : ESMOD HAS OPENED MY EYES
Fashion studies lead to everything. Often beyond the goal we had set for ourselves. A positive observation for Mallory Marcourel, who has become PR Manager - Press Officer at Gucci France. Moreover, he does not always say that at first, he studied fashion design and pattern making at Esmod Paris. Sparkling, crazy about fashion and music, always available and therefore never at rest, he is one of the pillars of the Gucci company, for which he has been working for 11 years. An essential relay for journalists who court the brand, it is also essential for celebrities who come to dress there. With an above-average knowledge of the body and fashion, he immediately saw what would make these girls and boys shine in the spotlight, which the magazines were so keen to grab.
Originally from Nîmes, however, he left his hometown, family and friends without any enthusiasm in 1996, to pursue his studies in Paris. After a local vocational school where he obtained a baccalaureate in fashion design, the Esmod school seemed to be the best suited to his ambitions: "With my professional Baccalaureat in my pocket, it was logical to continue on this path. I really didn't know what I wanted to do, but fashion made me dream. I was always looking in the magazines in my mother's hairdresser's salon. In the fashion series of the time, there was a fairy tale and a splendour that fascinated me. I have faithfully kept these magazine collections until this very day at home with my parents.
Therefore, Paris and its unrest has conquered him. Like many provincials, he would first of all stretch his legs and meet crowds of new people from all over the world. "In the school I was able to meet students from all over the globe," continues Mallory. My classmates were Swedish, Asian, Moroccan, Lebanese, sometimes Russian. For a Nîmes man who never left south, it was something. I also met some great people outside, thanks to the school. For example, as I was fascinated by models, I took all the proposals for dressing jobs for the fashion shows.
On the teachers' side, it is also the discovery of profiles that are often independent and passionate. Not very keen on moulage, Mallory would end up loving this difficult art, thanks to the support of a teacher of English origin - funny, patient and stubborn.
"But there were also many sleepless nights to finish the models to present in class," he continues. With the dual curriculum of design and pattern making, Esmod's programme is full and so are the assignments outside the classroom. But in the end it's most welcome. In fact, I believe that Esmod leads you, among other things, to explore your limits. Personally, I discovered myself there. Esmod opened my eyes to fashion and its countless professions”.
Having already completed an internship in Christian Lacroix's workshops, he favours the world of luxury for his post-graduation internships. He started at Sonia Rykiel, but due to a lack of vacancies in the designer's studio, he started at the press office, with its director, Jérôme Pulis (now director of international communication for Christian Dior perfumes).
« I didn't know what to do when I left Esmod, Mallory continues. But I was open-minded. I just wanted to go into tailoring more than into manufacturing. This 3-month internship, which was done by accident, probably guided the rest of my career ».
He then sends his CV and a cover letter to a list of fashion brands he likes. The first to respond would be Laura Ungaro, her husband Emmanuel's first collaborator. Mallory remained in the service of this family company for 7 years, then with some of the couturier's successors. "The Ungaros really took me under their wing. I am very attached to this family. I still see Madame Ungaro, by the way.
He then joined Yves Saint Laurent in 2005. At the time, Stefano Pillati had just taken on the role of artistic director of the company after Tom Ford's departure. But after a year, it was another big company of the Kering group that welcomed him: Gucci. A brand in which he has made a flawless career to date, on the press and celebrity side.
"Here, even far from the workshops or manufacturing, my education is useful to me every day. I think I have a good sense of clothing, of how to wear it. I see what will go to whom and I feel what the press will like. This is important because at Gucci each press office buys its own collection. We can't make mistakes. But I know what a fabric, a cut, a seam are. I see the touch-ups sometimes necessary for a dress to fit a specific girl...".
If it had to be done again, Mallory would undoubtedly follow the same route. Passionate about fashion, he admits: "Of course I would have loved to go to the other side of the mirror, to do fashion design for magazines for example. I have also sometimes been asked to take care of the image of a few artists, but I like working in a fashion company. To see it live and evolve. However, it is not enough to love fashion and clothing to work in this sector, it would be too easy. You need precise technical knowledge, discipline and drive. In fact, it has to be a real passion! I often check this when I am confronted with some assistants who are not always very alert - it happens... This job is very demanding. It leaves little room for family life, leisure or even private life, so without passion it can't work.
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