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Photo du rédacteurPatrick Cabasset

TERESA TIONG : BIJOUX DE TRANSMISSION

Dernière mise à jour : 6 avr. 2020

Pour Teresa Tiong, c’est à l'école que tout a commencé : « Je vivais à Paris et j'étudiais le design de mode à Esmod. À la fin de chaque cours, Maria ma professeur nous saluait avec cette phrase 'Au revoir les filles !'.


Teresa Tiong fondatrice de la marque de joaillerie Au Revoir les Filles


Dès que j'ai entendu ces mots, j'ai su que ce serait le nom de mon label. Il a vraiment résonné en moi... Il évoque toujours pour moi des histoires de romance, un rappel de la belle ville où j’étais, le temps formidable que j'y ai passé et les amis incroyables que j'y ai connus », lit-on sur le site internet de la marque ‘Au Revoir les Filles’.

Difficile de se faire un nom dans l’univers très concurrentiel des accessoires de mode. Et plus particulièrement dans celui de la joaillerie créative. Inspirée de l'histoire et du romantisme, la marque de Teresa Tiong ‘Au Revoir les Filles’ a cependant réussie à s’imposer en quelques années. En Australie où la marque est basée -et désormais membre de l’Australian Fashion Council-, ainsi qu’aux USA et au Canada. Mais aussi en Corée et à Singapour.

C’est sur ce territoire qu’est née sa fondatrice. Dans une famille pas particulièrement liée à l’univers de la mode : « Mon père était comptable et ma mère femme au foyer, raconte Teresa, mais j'ai grandi en m'inspirant des pièces patrimoniales transmises par ma famille. Bijoux anciens, vêtements et sacs vintage, j'adore les porter car ils ont une histoire et racontent une histoire. Beaucoup de bijoux que je crée sont inspirés de ces pièces familiales anciennes. En outre, ma mère avait beaucoup de magazines de mode que je lui empruntais régulièrement, ce qui a cultivé mon amour pour la mode dès mon plus jeune âge ».


Quelques bijoux à transmettre de générations en générations, signés Au Revoir les Filles

Planète Esmod : Pourquoi avoir choisi Esmod pour votre formation ?

Teresa Tiong : Esmod est l’une des plus anciennes écoles de mode en Europe et avait déjà une solide réputation. J’ai toujours voulu vivre à Paris et Esmod était l'endroit parfait pour moi. Non seulement elle m’a procuré l'éducation dont j'avais besoin, mais Paris est la capitale mondiale de la mode. Il y a tellement d'art et de culture qui m'ont inspiré pendant mon séjour. Les professeurs étaient incroyables et pouvaient enseigner en français aussi bien qu’en anglais, ce qui m'a permis de pratiquer mon français. Durant deux ans j'ai étudié là le stylisme et le modélisme dans une approche Nouvelle Couture.

P. E. : Quels ont été les moments marquants de ces études à Paris ?

T. T. : Sans doute lorsque j’ai remporté le prix L'Oréal Paris pour ses illustrations de mode. Mais pas seulement. Là j’ai pu développer mon amour des arts en général. Et puis découvrir chaque semaine de nouveaux musées, de nouveaux trésors artistiques : l'Orangerie, le Centre Pompidou, les ossuaires souterrains des Catacombes, etc.

P. E. : Avez-vous créé votre marque immédiatement après l'école ?

T. T. : Après mes études, je suis venue m’installer en Australie ou j'ai travaillé dans l'industrie de la mode pendant plus de 10 ans. J’ai participé à la conception de marques emblématiques comme Manning Cartell, Sass & Bide, Charlie Brown, The Cassette Society ou Valleygirl.

P. E. : Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre marque?

T. T. : A un moment, j’ai eu envie d'avoir le contrôle total de mes créations. J'ai vraiment adoré travailler pour d'autres marques car j'ai eu de grands mentors qui m'ont beaucoup appris. Mais finalement, j'ai senti qu'il était temps de me tester et de voler de mes propres ailes, afin de voir ce que je pouvais atteindre par moi-même. J'ai donc lancé ‘Au Revoir Les Filles’ il y a quelques années et je n'ai plus jamais regardé en arrière.


Dans l'atelier Au Revoir les Filles à Sidney

P. E. : Quelles sont vos inspirations ?

T. T. : La mode est un moyen de m'exprimer de manière créative. J'adore m'inspirer de la lecture de livres et de films, en passant par la visite des musées. Les pièces que je crée s'inscrivent dans l'univers créatif que j'ai imaginé. Au moment de leur création, j'aime être entouré de belles choses, en particulier des souvenirs du passé et des curiosités comme des papillons et des crânes albinos que j'ai collectionné au fil des ans. Ces souvenirs et les mémoires qu'ils détiennent m'inspirent pour tisser mon histoire. Des créations que je souhaite transmettre à chaque cliente afin qu’elle les transmette également de génération en génération.

P. E. : Comment avez-vous su que les accessoires étaient votre truc ?

T. T. : Depuis toujours ! J'adore la longévité des bijoux. Je porte depuis longtemps des pièces transmises de ma grand-mère à ma mère, qui me les a transmises à son tour. Chaque fois que je portais une pièce, je recevais tellement de compliments... Cela m'a amené à concevoir des pièces pour les gens autour de moi. En les modernisant à ma façon bien sûr, pour les femmes d'aujourd'hui. Je suis toujours émue et excitée à chaque fois que je vois quelqu'un porter l'une de mes créations.

P. E. : Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Quels sont vos projets ?

T. T. : Je conçois toujours des bijoux dans ma tête, ça ne s'arrête jamais et c'est très amusant pour moi ! Mais je me concentre également sur l'amélioration et la rationalisation de mon entreprise afin qu'elle soit plus efficace et productive. Longtemps, j'ai eu l'impression de travailler « dans » l'entreprise, alors que je devrais vraiment travailler « sur » l'entreprise. Evidemment c’est facile de se laisser absorber par les tâches quotidiennes, mais je dois consacrer mon temps, mon énergie et mes compétences à concevoir aussi les 20% qui font avancer 80% de l'entreprise, et non l'inverse. C'est une tâche vraiment énorme et j'apprends beaucoup. Mais j’apprécie aussi la chance de mieux connaître mon entreprise.


Le corset orné de cornes de Teresa Tiong lors de sa 3é année à Esmod Paris

P. E. : Qu'est-ce qu’Esmod vous a apporter face à ces challenges ?

T. T. : Mon professeur de stylisme m'a dit un jour: "Tout est possible dans la couture". Cette phrase m'a non seulement amené à créer un corset qui avait des cornes sortant du buste pour ma dernière année à Esmod (pièce déjà présentée dans le magazine Planet Esmod…), mais elle a continué à résonner en moi bien après mon départ de l'école. Cela m'a incité à croire que je pouvais faire tout ce que je pensais et m'a donné le courage de franchir le pas et de lancer ma marque de bijoux ‘Au Revoir Les Filles’ lorsque ça a été le bon moment.

P. E. : Quelle est la force d’Esmod pour toi ?

T. T. : Personnellement, je chérirai toujours l'amitié et les liens que j'ai tissés à Esmod. L'école offre un excellent environnement d'apprentissage pour que les gens étudient ce qu'ils aiment. J'ai passé là un très bon moment et ce fut une expérience inoubliable. Si c’était à refaire, je referais le même parcours, définitivement !


Colliers et B.O. inspirés signés Au Revoir les Filles

P. E. : Quels conseils donnerez-vous aux étudiants qui suivent actuellement les cours d’Esmod ?

T. T. : Être un bon designer, ce n'est pas seulement s'exprimer, mais savoir ce que veulent vos clients. Lorsque vous travaillez et concevez un label, ne vous limitez pas à créer uniquement un produit. Découvrez les systèmes commerciaux, les fabricants avec lesquels travailler, les marges de prix, les produits qui génèrent le plus de ventes. Apprenez à négocier les prix, à respecter les délais de livraison, à développer de bonnes relations avec vos collègues et fournisseurs. Un jour, vous voudrez peut-être créer votre propre marque, ce jour là, vous ne serez plus seulement un designer, mais un entrepreneur, et vous aurez besoin de toutes ces compétences pour bâtir une entreprise autour de ce que vous aimez faire.



BO piercing Au Revoir les Filles

 

TERESA TIONG : TRANSMISSION JEWELRY


For Teresa Tiong, it all started at school: "I lived in Paris and studied fashion design at Esmod. At the end of each class, Maria, my teacher, would say goodbye to us with this sentence: “au revoir les filles” (goodbye, girls).



Teresa Tiong, founder of the jewelry brand ”Au Revoir les Filles”


As soon as I heard those words, I knew it would be the name of my label. It really resonated in me... It always reminds me of stories of romance, a reminder of the beautiful city I was in, the great time I spent there and the incredible friends I met there," says the brand's website 'Au Revoir les Filles'.

It's hard to make a name for yourself in the highly competitive world of fashion accessories. Especially in the world of creative jewelry. Inspired by history and romanticism, Teresa Tiong's brand 'Au Revoir les Filles' has nevertheless managed to make a name for itself in just a few years. In Australia, where the brand is based - and now a member of the Australian Fashion Council - as well as in the USA and Canada. But also, in Korea and Singapore.


It is on this territory that its founder was born. "My father was an accountant and my mother a housewife," says Teresa, "but I grew up inspired by the heritage pieces passed down by my family. Antique jewelry, vintage clothes and bags, I love to wear them because they have a story and tell a story. Many of the pieces of jewelry I create are inspired by these ancient family pieces. In addition, my mother had a lot of fashion magazines that I borrowed from her regularly, which cultivated my love for fashion from an early age".



A few pieces of jewelry to be handed down from generation to generation, signed Au Revoir les Filles


Esmod Planet: Why did you choose Esmod for your education?


Teresa Tiong : Esmod is one of the oldest fashion schools in Europe and already had a solid reputation. I always wanted to live in Paris and Esmod was the perfect place for me. Not only did it give me the education I needed, but Paris is the fashion capital of the world. There is so much art and culture that inspired me during my stay. The teachers were incredible and could teach in French as well as English, which allowed me to practice my French. For two years I studied fashion design and pattern making in a Nouvelle Couture approach.


P. E. : What were the highlights of these courses in Paris?


T. T. : No doubt, when I won the L'Oréal Paris award for fashion illustration. But not only that. There I was able to develop my love of the arts in general. And then discovering every week new museums, new artistic treasures: the Orangerie, the Pompidou Centre, the underground ossuaries of the Catacombs, etc.


P. E. : Did you create your brand immediately after school?


T. T. : After my studies, I moved to Australia where I worked in the fashion industry for over 10 years. I was involved in the design of iconic brands such as Manning Cartell, Sass & Bide, Charlie Brown, The Cassette Society or Valleygirl.


P. E. : Why did you decide to launch your own brand?


T. T. : At one point, I wanted to have total control over my creations. I really loved working for other brands because I had great mentors who taught me a lot. But in the end, I felt it was time to test myself and fly on my own, to see what I could achieve on my own. So I started 'Au Revoir Les Filles' a few years ago and I have never looked back.



In the workshop Au Revoir les Filles in Sidney


P. E. : What are your inspirations ?


T. T. : Fashion is a way for me to express myself creatively. I love to be inspired by reading books, watching movies and visiting museums. The pieces I create are part of the creative universe I have imagined. At the time of their creation, I like to be surrounded by beautiful things, especially memories of the past and curiosities such as butterflies and albino skulls that I have collected over the years. These memories and the memories they hold inspire me to weave my story. Creations that I wish to pass on to each client so that she can pass them on from generation to generation as well.


P. E. : How did you know that accessories were your thing?


T. T. : Always! I love the longevity of jewelry. I've been wearing pieces passed down from my grandmother to my mother for a long time, and my mother passed them on to me. Every time I wore a piece, I received so many compliments... This led me to design jewelry for the people around me. Modernizing them in my own way, of course, for the women of today. I am always moved and excited every time I see someone wearing one of my creations.


P. E. : What are you currently working on? What are your projects?


T. T. : I'm always designing jewelry in my head, it never stops and it's a lot of fun for me! But I also focus on improving and streamlining my business to make it more efficient and productive. For a long time, I felt like I was working "in" the company, when I really should be working "on" the company. Of course, it's easy to get caught up in the daily tasks, but I have to devote my time, energy and skills to designing the 20% that drives 80% of the company forward, not the other way around. It's a really huge task and I'm learning a lot. But I also appreciate the chance to get to know my company better.



The corset decorated with Teresa Tiong's horns during her 3rd year at Esmod Paris


P. E. : What did Esmod bring to you in the face of these challenges?


T. T. : My fashion design teacher once told me, "Everything is possible in sewing." This sentence not only led me to create a corset with horns sticking out of the bust for my last year at Esmod (a piece already featured in Planet Esmod magazine...), but it continued to resonate with me long after I left school. It made me believe that I could do anything I thought I could do and gave me the courage to take the plunge and launch my brand of jewellery 'Au Revoir Les Filles' when the time was right.


P. E. : What's Esmod's strength for you?


T. T. : Personally, I'll always cherish the friendships and bonds I've made at Esmod. The school provides an excellent learning environment for people to study what they like. I had a great time here and it was an unforgettable experience. If I had to do it all over again, I would definitely do it the same way!



Inspired necklaces and earrings signed Au Revoir les Filles


P. E. : What advice would you give to students currently studying at Esmod?


T. T. : Being a good designer is not just about expressing yourself, but knowing what your clients want. When you work and design a label, don't limit yourself to just creating a product. Find out about business systems, manufacturers to work with, price margins, products that generate the most sales. Learn how to negotiate prices, meet delivery deadlines, develop good relationships with colleagues and suppliers. One day you may want to create your own brand, that day you will no longer be just a designer, but an entrepreneur, and you will need all these skills to build a business around what you love to do.




Piercing earrings Au Revoir les Filles

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