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  • Photo du rédacteurTeam ESMOD

Vincent Schoepfer: la mode version freelance

par Edwin Hermel

Il y a quelques jours, nous avons été contactés par le responsable de la Communication de la marque de Prêt à Porter Homme PATRONS. Derrière cette marque se cache Vincent Schoepfer, ancien étudiant d’ESMOD (promo 2001) qui désirait reprendre contact avec son ancienne école. Il nous a reçus dans le lumineux showroom dans lequel il vient de s’installer, rue Geoffroy Marie. Si la marque est assez récente, Vincent, lui, n’en est pas à son coup d’essai et nous raconte son, ou plutôt ses expériences dans la mode et pourquoi il a toujours préféré travailler en Freelance.



Vincent Schoepfer

La mode n’a pas toujours sonné comme une évidence chez Vincent. Après son Bac S, il ne savait pas trop vers quoi s’orienter. La médecine, hors de question… mais alors quoi ? C’est en parlant avec son entourage qu’il en vient à découvrir ESMOD, qui propose une formation qui pourrait correspondre à ses attentes. Il commence donc son apprentissage à ESMOD Lyon pendant les 2 premières années de son cursus. Là, il se familiarise avec l’aspect technique et manuel du vêtement : un dessin ne fait pas tout, il y a aussi toute une réflexion sur le produit à mettre en œuvre pour le réaliser. Vincent a déjà l’esprit d’entreprise durant ses études et il le prouve en ouvrant, avec une de ses amies, un « garage des créateurs » dans lequel il vend des créations d’étudiants, dont les siennes. Une belle façon de faire connaître son talent. Il entre ensuite en 3ème année à ESMOD Paris et choisi la spécialisation « Nouvelle Couture » grâce à laquelle il va perfectionner son approche des volumes et des constructions. Il se souvient avec plaisir du défilé des 160 ans d’ESMOD à l’UNESCO où l’une de ses créations était sélectionnée.

Sa troisième année terminée, Vincent effectue un stage chez Li Edelkoort avant de se lancer directement en freelance. En effet, il ne souhaite pas se diriger vers la grande distribution car déjà l’idée de lancer sa propre marque le tente. Mais d’abord, c’est dans la création de robes couture pour des femmes du Moyen Orient qu’il fait ses armes pour le compte d’un créateur indépendant. Cette expérience le motive ensuite à lancer sa propre marque éponyme dans le secteur de la Femme. Il parvient à vendre quelques modèles dans une boutique créateurs de Montmartre, pour laquelle il est aussi vendeur. Cette aventure durera 2 ans, jusqu’à ce qu’il décide de présenter son travail au Concours international des Jeunes Créateur de Mode de Dinard. Bien lui en prend car il reçoit le Prix de la Ville de Paris et rencontre son futur associé qui va l’aider à développer sa marque. En parallèle, il travaille en tant que sous-traitant pour des marques de Prêt-à-Porter. Il s’occupe des dossiers techniques et du développement de la maille et du cachemire en Asie. En 2008, il restructure sa marque et surtout change de secteur : désormais, VINCENT SCHOEPFER est une marque de prêt à porter Homme. La marque se positionne sur la grande tendance du preppy, dandy chic un brin coloré. Une de ses pièces emblématique est le nœud papillon auquel il donne une forme plus moderne et unique.


Collaboration entre Vincent Schoepfer et la marque sportswear Brooklyn We Go Hard

Cette aventure dans le vestiaire masculin durera jusqu’en 2012, lorsqu’il rencontrera sur un salon les jeunes fondateurs de la marque sportswear BROOKLYN WE GO HARD, une marque très prometteuse. Il devient donc Directeur de collection de la marque pour 4 saisons. L’univers du sportswear enrichit ses inspirations et lui permet de travailler en collaboration avec Puma pour des collections capsules. Lorsque cette collaboration prend fin, Vincent rebondit très vite car, en parallèle, il développait déjà l’idée d’une nouvelle marque : PATRONS


PATRONS by Vincent Schoefper


Avec cette marque, Vincent se positionne sur un produit unique : le pantalon Homme. Une coupe unique avec des variations de style et de matières de saison en saison. Le succès est immédiat dès la 1ère saison, les pantalons PATRONS sont distribués sur 19 points de vente au japon, chez Colette à Paris et sur le site l’EXCEPTION. Pour lui, la raison de ce succès tient à la véritable réflexion marketing sur le produit. Très peu de marques monoproduit proposaient du pantalon (aucune en France) et le concept de ma marque s’appuyait sur LA coupe et celle-ci ne changeait pas au fil des saisons afin de garder une clientèle adepte de cette silhouette.


denim PATRONS by Vincent Schoepfer


Malgré ce succès, Vincent souhaite développer un vestiaire complet pour PATRONS, conscient du risque de perdre une partie de sa clientèle. Mais il voit plus loin qu’un simple vestiaire car il veut donner à sa marque une véritable identité qu’il souhaite développer sur internet. A l’heure du marketing version « story telling », Vincent souhaite développer une communauté qui parlerait d’autre chose que de vêtement. Il lancera très prochainement un site qui parlera de sport, de cuisine et de sujets abordant l’air du temps. Car aujourd’hui, le client cherche à s’identifier à une marque et à son univers. En termes de style PATRONS s’adresse à un homme urbain, casual, anticonformiste avec une touche de « street » (héritage de BWGH). La collection A-W 2015 que nous avons pu voir confirme cette spécificité.



Showrooms Patrons. Photo by Edwin Hermel.

Le parcours de Vincent prouve qu’il est important de persévérer et de savoir prendre des risques pour se renouveler. La mode est un univers impitoyable où il faut avoir un grand sens de l’adaptation et surtout savoir ce que l’on veut. S’il a un conseil à donner aux étudiants actuels, c’est de bien réfléchir aux stages qu’ils effectuent. En effet, les recruteurs ont souvent tendance à estampiller les candidats en se basant sur leurs parcours : Luxe, grande distribution… . Il faut donc très tôt s’ouvrir à tous les secteurs de la mode afin d’en comprendre les codes pour pouvoir faire valoir ces compétences à l’avenir.

En guise de conclusion, Vincent nous parle de l’importance de rester connecté à l’air du temps. La mode est une veille constante sur les marques, l’art, la musique, les styles de vie… . Tout est mine d’inspiration à condition de ne pas copier le voisin, et pour cela il faut bien savoir ce qu’il fait !

Edwin HERMEL

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